Attente

Lionel descendait du train qui venait du centre-ville. Il marchait lentement, les yeux perdus dans ses pensées. Son oncle n'était pas encore arrivé. Il faisait encore beau, il sorti dehors et vint s'asseoir sur une marche qui menait vers la garre. Il déposa son sac devant lui et sorti un livre d'une pochette. La journée avait été longue, le cours était long. Lionel suivait des cours de langue pendant ses vacances d'été. Il lisait justement un petit livre en espagnol pour s'améliorer. Il se sentait seul sur la marche, mais son but était plus important. Il vit au loin de la fumée monter du port. Il regarda d'un air sérieux le déroulement, si quelqu'un d'autre l'avait vu et qu'il puisse entendre ce qu'ils s'en pensaient entre eux. Mais, personne ne la voyait on aurait dit. Il laissa tomber son livre et le posa sur son sac, la fumée attirait son attention.

Ayme avait bien joué, cette journée-là. L'équipe de baseball masculine dans laquelle elle remplaçait un membre de temps en temps l'avait acclamée lorsqu'elle avait frappé avec toute sa force le circuit qui les avait fait gagner 12-11 contre l'équipe de Pierrefond, leurs principaux rivaux. Fière de son coup, elle s'était payé un café glacé dans un petit restaurant, pas loin, puis s'était dirigée vers chez elle, passant donc par la gare pour ne pas perdre de temps.

S'étant rechangée, elle était vêtue d'un débardeur ajusté, de shorts à la mi-cuisse et de converses noires attachées solidement sur ses chevilles. Elle avait cependant gardé la même coiffure : ses longs cheveux roux étaient attachés en tresses de chaque côté de sa tête, qu'elle avait remontées et attachées derrière avec des petites pinces en métal. Tout pour éviter qu'ils lui tombent dans les yeux ou lui chatouilles les épaules pendant qu'elle jouait.

Arrivée devant la gare, la foule qui descendait du précédent train s'était dispersée. Elle repéra un banc, sur lequel un adolescent était assis, puis s'y élança pour mieux harnacher son sac; son bâton de baseball menaçait de tomber à tout moment. En s'assoyant, son regard s'arrêta sur l'épaisse fumée noire qui montait dans le ciel en colonnes effrayantes. Elle jeta un regard autour d'elle et remarqua que le jeune homme aussi l'avait remarqué.

« Euh dis, excuse-moi... » commença-t-elle en lui tapotant l'épaule. « Tu sais ce qu'il se passe ? »

Visiblement pas très rassurée, espérant que rien de grave n'était arrivé, Ayme resta silencieuse en fixant de ses prunelles céruléennes les moutons de fumée sombre.

Lionel, se retourna, dès que quelqu'un ait touché son épaule. Comme un élément hors du commun, dérangeant ou bien agréable, il se retourna et vit la jeune femme, elle était plus âgée et elle avait de magnifiques cheveux roux.

Lionel ne répondit pas tout de suite, pendant un instant, il ne savait plus si ce qu'il avait vu était vrai, au cas où. En fixant bien, il vit toutefois encore la fumée au loin monter et s'évanouir dans le ciel bleu. Il regarda la jeune femme et répondit un peu gêné, surtout à cause de son âge: Je ne sais pas trop, je viens tout juste de la remarquer. Ça a l'air plutôt sérieux. Il doit y avoir un énorme incendit. Il se demandait, si cette réponse était suffisante et certain qu'il y manquait des détails, il continua son petit discour: En fait, ça doit pas faire trop longtemps. J'étudiais mon espagnol, et ça venait tout juste de commencer, dans le train, on n'y voyait rien de tout cela.

Lionel se tu et attendit la réponse de la jeune fille. Les gens autours commençaient à remarquer la colone de fumée. Certains parlaient du port, d'autres d'un attentat, même un incendit criminel, ou encore un monstre marin sortant du fleuve. Cet événement, aussi inconnu des gens au loin, il avait attirer leur attention pour de bon.